Dans Les palombes ne passeront 
plus (Paris: Laffont, 1980, Pocket ; 1997) de 
Claude Michelet, qui retrace l'histoire d'une famille de Saint-Libéral, un petit 
village de Corrèze tout proche de la Dordogne, nous trouvons aux pages 15 et 16 l'expression « T'es une vraie 
gaye », expression que l'on pourrait traduire par «  maladroit ».
Dans un autre contexte 
nous avons trouvé la phrase « il arrange des
gayes [= des noix] sur un bâton » et à la ville de 
Guéret, préfecture de la Creuse, une « rue des Gayes ». « 
La rue des Gayes ne 
sert guère qu'à ses riverains. Son nom viendrait, d'après Louis Lacrocq d'un nom 
patronymique, d'après A. Bichet de l'appellation locale (gayes) des eaux, boues 
et immondices dévalant de la pente sud vers le bas du quartier. Elle s'appelerait 
ainsi depuis le 17ème siècle. D'après Bonnafoux, la rue des Gayes s'appelait 
autrefois 'Passage 
Saint Pardoux'›.
Coudert-Lavillatte, dans ses 
écrits 'Vie 
de St Pardoux', 
a noté une tradition locale qu'il affirme 
'constante', 
d'après laquelle l'emplacement de la fontaine du monastère de Saint Pardoux 
aurait été 'dans 
un caveau de la petite rue des Gayes, appartenant au sieur Baucheté, ancien 
serrurier, non loin de la place du Marché' 
». 
- Source: www.histoire-gueret.fr/ 
(Juni 2013).
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Concernant 
l'origine et la formation des noms de famille français, Jean-Louis Beaucarnot, 
pape de la généalogie française, écrit:
« Nos ancêtres n'ont longtemps porté 
qu'un seul nom de 
baptême, jusqu'à ce qu'un ‹ grand boom › démographique, aux XIe-XIIe 
siècles, fit que les Martin, les Guillaume, les Pierres ... sont devenus si 
nombreux au sein de chaque village que l'on ne pouvait plus s'y retrouver. Sans 
qu'aucune loi n'intervienne, on a alors spontanément ajouté des surnoms. Ces 
surnoms ont été ‹ fabriqués › de façon 
très variable : selon le nom du père (Pierre Bernard pour Pierre, ‹ fils der 
Bernard ›) ou parfois de la mère (Mariotte pour ‹ fils de Marie ›), selon le 
physique (Legrand, Leroux ...), le métier (Boulanger, Tisseran ...), le 
caractère (Hardy, Vaillant ...), la place dans la famille ou dans la société (Laîné, 
Bourgeois) ... Beaucoup étaient donnés par analogie : un nom  d'animal en 
rappelait le physique, la qualité ou le défaut (Lebœuf, Mouton ...), un nom 
d'objet illustrait le caractère (Marteau, pour un violent) ou le physique (Boisseau, 
pour un homme ventru) ... Certains étaient très personnalisés, liés à une 
mésaventure (comme Percepuce, Mangematin, Bouffechoux ...). Et si d'autres se 
référaient à des origines (Pagnol pour ‹ l'Espagnol ›, Normand, Derouen ...), un 
énorme contigent était simplement tiré du nom du lieu habité (Dupont, Delaplace, 
Dubourdeau, Desormeaux ...), cela surtout dans les régions à habitats dispersés 
où il représentait jusqu'à 95 % des noms. En un temps où les Français ne 
parlaient pas français, mais breton, morvandiau, picard et une multitude de 
patois, toutes ces appellations étaient évidemment imprégnées de ces dialectes, 
le forgeronn se voyant nommé Febvre dans le Nord, Fabre au Sud, Haur en 
Gascogne, Le Goff en Bretagne ... À l'origine personnels, ces surnoms se sont 
transmis de façon héréditaire et se sont fixés, là encore à des époques 
variables selon les régions pour la plupart d'entre elles, au cours du XIIIème 
siècle. ...
     L'orthographe des noms de famille : Aucun de nos ancêtres n'a 
jamais choisi son nom : il lui a été donné par ses voisins. Aucune loi ne 
rendit ces noms obligatoire. Aucun document d'archives n'en enregistra le 
pourquoi ni le comment, pas plus que personne n'en détermina l'orthographe. Nés 
du langage parlé, ces patronymes étaient orthographiés au gré de chaque 
rédacteur d'acte : juges, notaires curés, puis maires. Nos ancêtres, 
analphabètes dans leur immense majorité, étaient bien incapaples d'épeler le 
leur et de s'intéresser à son orthographe. On du attendre la création des 
livrets de famille, vers 1880, et surtout la généralisation de l'alphabétisation 
pour que leur orthographe se fixe, bien arbitrairement, et pour lui voir attacher 
une importance en fait démesurée. »
     Jean-Louis Beaucarnot: Généalogie : mode d'emloi ; sources, références, conseils, 
adresses, sites internet ... ; pour réussir votre arbre. Paris: Marabout (Hachette 
Livre), 2002, p. 98-103.